POLITIQUE FRET
POLITIQUE FRET
CAMRAIL leader du transport terrestre multimodal de marchandises au Cameroun et dans la sous-région, pratique une politique commerciale adossée sur une offre de massification, avec des tarifs compétitifs. Cette politique vise notamment, à accompagner les grands projets à forte valeur ajoutée, mais aussi, à connecter le littoral et l’hinterland.
Le marché de transport de fret génère, depuis le démarrage de la concession, la plus grande partie du chiffre d’affaires de CAMRAIL (entre 80% et 85% de l’activité, sur la période). En matière de fret, CAMRAIL intervient sur le marché national et l’hinterland
Le marché national comportant principalement :
Le transport d’hydrocarbures au départ de Douala et à destination de 3 dépôts principaux localisés à Yaoundé, Bélabo et Ngaoundéré ;
De produits de grande consommation demandés dans les zones accessibles au ferroviaire avec les liaisons reliant Douala à Yaoundé, au Nord et à l’Est du Cameroun ;
De produits du secteur primaire national constitués à l’export par le coton fibre, les grumes et le bois débités.
Les marchés de l’hinterland sur le corridor Douala – Tchad qui est prédominant et celui de Douala – RCA qui est plus marginal (conteneurs et conventionnel à l’import, coton à l’export…). Le réseau ferroviaire s’étend jusqu’à Ngaoundéré et implique la mise en place d’un transport multimodal pour la desserte du Tchad, du Nord Cameroun et de la RCA.
Sur le plan purement économique, CAMRAIL participe au ravitaillement des villes et villages du pays et dans la sous-région, tout en contribuant au désenclavement des villages dont le seul accès reste le rail. A tout ceci, il faut ajouter un pan très important qui est celui du développement et de la modernisation du réseau ferroviaire grâce notamment à des politiques conséquentes d’investissements.
Nous développons une politique commerciale marchandise grâce à la mise en place d’une tarification souple, et très compétitive, qui permet d’accompagner les grands projets à forte valeur ajoutée.
Les transports de fret au Cameroun depuis la mise en concession du réseau ferroviaire ont évolué selon 3 phases : une phase de croissance accélérée, entre 1999 et 2002, portée par la mise en concession et la construction du pipeline Tchad – Cameroun ; une phase de stabilisation entre 2003 et 2013 ; une phase de régression depuis 2014.
Les progrès réalisés après la mise en concession ont été importants ; les tonnages transportés qui plafonnaient entre 1.1 et 1.4 millions de tonnes au cours des années 1990 ont notablement progressé avec la création de CAMRAIL en 1999, pour atteindre 1.9 millions tonnes en 2001-2002.
Le corridor ferroviaire de Douala qui jouait un rôle important dans l’alimentation du Tchad a pleinement profité du développement des industries pétrolières Tchadiennes et notamment de la construction du pipeline reliant Doba à Kribi.
Nous avons aussi joué un rôle essentiel dans l’acheminement des cargaisons de l’Aide humanitaire au Darfour (PAM, HCR…).
Jusqu’en 2003 et 2004, années marquées par le dynamisme de l’économie tchadienne tirée par la mise en place des infrastructures et des équipements d’extraction pétrolière, les tonnages transportés ont progressé jusqu’à dépasser 1,8 millions tonnes.
Les trafics de fret se sont stabilisés entre 2004 et 2013. Nous sommes parvenus à substituer les produits importés courants du Tchad aux équipements lourds utilisés pour l’industrie pétrolière nationale et a profité de la très forte progression de l’économie tchadienne (le PIB par habitant qui était de 220 $ en 2001, atteignait 1.025 $ en 2014).
Au cours de ces années, CAMRAIL était le chemin de fer public d’Afrique Sub-saharienne de l’Ouest et du Centre qui transportait les plus forts tonnages.
Depuis 2013-2014, les trafics mesurés en tonnes km ont régressé de façon continue. Au cours de ces années, nous avons subi une double pression sur notre marché. D’une part, l’amélioration de la qualité du réseau routier marquée par le bitumage du dernier tronçon de route reliant Douala à N’Gaoundéré en 2012 qui a entraîné un fort accroissement de la concurrence routière. Et d’autre part, la crise économique tchadienne intervenue en 2015 qui s’est traduite par une forte diminution des importations nationales tant sous forme conventionnelle que conteneurisée (baisse de 33% et de 48% des volumes du marché respectivement)
L’importance de la régression subie par l’économie tchadienne peut aussi être mesurée par la forte compression des tonnages déchargés sur le port de Douala à destination du Tchad (366.317 T en 2017 contre 610.114 T en 2014 et 584.040 T en 2015).
Nous qui étions parvenu à préserver notre niveau d’activité jusqu’en 2015, avons subi, au cours des deux exercices suivants, une diminution de 16% de ses tonnages transportés ; nous avons néanmoins réussi à partiellement compenser l’impact de la crise tchadienne en s’appuyant sur les produits que le Tchad achemine sur le marché national camerounais et notamment les hydrocarbures, les bois à l‘export et le trafic conventionnel local. Nous avons en outre consenti des baisses tarifaires (-30% sur certains génériques) afin de tenter de sauvegarder ses parts de marché.