Samedi 13 décembre 2025, au hall de la gare de Bessengue à Douala, la réception de la Saint-Éloi a basculé dans l’émotion. Dans la foulée des rumeurs évoquées à la tribune, le Directeur Général Joël Hounsinou a confirmé qu’il quitterait ses fonctions à la mi-janvier 2026, pour des raisons familiales, déclenchant une longue vague d’émotions.
Après l’hymne national puis l’hymne des travailleurs du rail, la cérémonie a enchaîné : parchemins du Young Talent Rail Program, distinctions aux meilleurs agents, hommages aux retraités, baptême des nouvelles recrues et passage de témoin, avant le repas, l’orchestre, les prestations des cheminots et les animations.
Premier à prendre la parole, Paul Emmanuel Nwaha a replacé l’édition 2025 « à la croisée des chemins », listant les dossiers structurants du secteur (nouvelle loi ferroviaire, société de patrimoine, renouvellement de la voie, projets d’investissements) et appelant à veiller à la préservation des emplois, sur fond d’inquiétudes liées notamment à l’intelligence artificielle. Il a, dans le même mouvement, réaffirmé sa ligne : faire du dialogue social un socle, au moment où il s’apprête lui-même à passer la main, après 24 ans, en présentant son successeur, Alban Samuel Mbeleck. Dans son message d’au revoir, il a appelé à l’unité et à la stabilité du dialogue social.
Dans la foulée, dans un discours plus personnel, Joël Hounsinou a salué 24 années d’un leadership syndical « franc et digne », citant Kofi Annan sur la force du dialogue.
Puis il s’est adressé aux équipes « des ateliers aux postes de conduite », reconnaissant une année 2025 exigeante et l’“esprit cheminot” qui tient l’entreprise debout. « La passion du rail n’est pas un slogan », a-t-il insisté, s’adressant aussi à la jeune génération. Au moment de confirmer son départ, la salle s’est levée : une ovation longue, des mains qui claquent, des regards humides — un merci collectif pour lui témoigner affection et sympathie.
La séquence a été conclue par Serge Agnero, Directeur régional AGL Golfe de Guinée, avant que la réception ne retrouve ses accents festifs. Dans l’émotion comme dans la lucidité, cette Saint-Éloi 2025 aura rappelé une certitude : l’avenir se jouera dans la cohésion et la solidité du dialogue social.
